mardi 2 avril 2024

Occupez-vous de l’état des routes, nous nous occupons de celui de nos motos

Les nids-de-poule, un danger pour tous les usagers de la route

Infrastructures dangeureuses

Ce 1ᵉʳ avril, les motards en colère du Vaucluse ont marqué un échantillon de nids-de-poules

Alors que moins de 1 % des accidents mortels de 2-roues motorisés sont imputables à un défaut d’entretien des motos, le gouvernement entend imposer un contrôle technique des véhicules de la catégorie L à compter du 15 avril 2024.

Une vraie mesure de sécurité routière serait d’entretenir les routes, notamment en rebouchant les nids-de-poules qui se multiplient exponentiellement.

Notre action n’est pas corporatiste, expliquent les organisateurs de l’action « Œufs de Pâques pour nids-de-poules. » Nous demandons au gouvernement d’augmenter les budgets alloués aux collectivités locales pour l’entretien des routes et de mettre en place plus d’aménagements pour protéger les usagers vulnérables.

Les nids-de-poules, un danger pour tous les usagers de la route

Les nids-de-poules sont causés par le manque d’entretien des routes et par le vieillissement de leur revêtement. Les infiltrations d’eau et les changements de
température (gel/dégel) transforment une simple fissure en trou dans la chaussée,
d’autant plus rapidement si l’enrobé est ancien.

En France, l’étude FLAM [1] du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) sur les facteurs déclenchant des accidents mortels conclut que les infrastructures y contribuent pour 30 %.

Les deux-roues sont particulièrement exposés : guidonnage ou perte de contrôle
entraînent des chutes et des accidents pour les motards, les cyclistes et tous les
utilisateurs de nouvelles mobilités (trottinettes, gyropodes, skateboards et autres vélos).

Les voitures ne sont pas épargnées, sujettes aux crevaisons et à la perte d’enjoliveurs. Les nids-de-poules peuvent aussi entraîner des défauts de parallélisme.

Près de 50% des routes françaises en mauvais état ou à entretenir

Selon une étude du World Economic Forum, la France est passée de la 1ʳᵉ à la 18ᵉ place mondiale en huit ans pour l’état de ses routes. Ainsi, en 2021, 18,8 % du réseau routier national (non concédé) était en mauvais état et 30,4 % nécessitait un entretien, contre 50,8 % en bon état [2].

L’évolution récente des investissements de l’État et des collectivités territoriales ne rassure pas. En 2022, les dépenses pour la route (en général) ont baissé de 10,4 % par rapport à 2012. Alors qu’elles représentaient 1,1 % du PIB il y a 20 ans, elles ne représentent plus que 0,59 % du PIB en 2022.

Or, les changements climatiques ont de plus en plus d’incidence sur l’état du réseau routier. Les amplitudes de température entre les saisons deviennent plus importantes, tandis que les événements extrêmes se multiplient (inondations, longs épisodes de sécheresse, etc.).

Du 30 mars au 1ᵉʳ avril 2024, les motards de la FFMC se sont mobilisés :
• sur les routes en France
• sur les réseaux sociaux
pour donner un maximum de visibilité à cette opération d’intérêt général.

Le réseau routier français, ce sont 1 104 750 km :
• 705 000 km de routes et rues gérées par les communes
• 378 900 km de routes gérées par les départements
• 11 600 km gérés par l’État (autoroutes et 2X2 voies)
• 9 310 km d’autoroutes gérées en concession.
(Source : UFR, 2022)