lundi 11 février 2019

La FFMC 84 dénonce une loi anti-manifs, mais surtout anti-motards

COMMUNIQUE DE PRESSE

Une nouvelle fois, la FFMC 84 s’inquiète d’un texte sécuritaire voté bras dessus, bras dessous et par les trois députés LREM et LR du Vaucluse. Il s’agit bien sûr de la loi « anti-casseurs » qui va de facto se transformer en loi « anti-manif » et « anti-motards ».

Si le Conseil constitutionnel devait en effet valider cette folie, le Préfet pourrait, de son propre chef et sans en référer à l’autorité judiciaire, décider d’interdire à un citoyen d’exercer son droit de manifester. Le remplacement de la justice par l’arbitraire administratif fait planer un grand péril sur la France.

Plus grave encore, en ce qui concerne les motards. Le texte interdit de manifester masqué, mais pas casqué. On pourra donc toujours manifester en roulant, mais il faudra enlever le casque à l’arrêt. Avec le risque que manifester à pied, un casque à la main, soit interprété comme « une arme par destination », comme on l’a vu récemment lors de rassemblement de « Gilets jaunes » dans le Vaucluse où le seul fait de se déplacer en voiture avec deux casques dans le coffre a provoqué la rétention pendant 2 heures d’un motard membres de la FFMC 84 !

Le texte aussi prévoit que ce n’est plus au juge de déterminer l’intention de nuire éventuelle, mais à la personne masquée de « prouver sa bonne foi ». La présomption d’innocence, valeur essentielle fondatrice de nos libertés, est ainsi exclue.

La FFMC se prononce contre cette disposition aux côté de la Ligue des droits de l’homme (LDH), d’Amnesty international, de nombreux autres organismes, associations et organisations syndicales.

Nous constatons que cette énième loi sécuritaire, dont le seul but est de brider l’expression publique d’une colère populaire, est le fait d’un pouvoir contesté, qui perd pied et ne supporte plus la moindre contestation.

Nous dénonçons publiquement les trois députés du Vaucluse, Julien Aubert (LR), Jean-Claude Bouchet (LR) et Adrien Morénas (LREM) qui ont voté cette loi et leur demandons de se ressaisir pour protéger la France des dérives totalitaires qui, peu à peu, affaiblissent la République et notre modèle social.

Oui, l’enfer est pavé de bonnes intentions, et personne à la FFMC ne soutient la présence de « casseurs » dans les manifestations. Mais en votant cette loi liberticide, Messieurs les députés du Vaucluse, vous avez contribué à affaiblir notre démocratie alors que personne ne sait, à cette heure, qui succédera à Emmanuel Macron. Peut-être avez-vous là, sans même vous en rendre compte, ouvert la porte à un cheval de Troie législatif dont d’autres, plus tard, sauront tirer tous les avantages !